Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/220

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ne se serait pas permis de garder son chapeau dans le salon de madame de D***.

— Je l’ai vu ! peu de moments, à la vérité ; mais je l’ai vu avec son chapeau sur sa tête. Peut-être avait-il demandé la permission de le garder, dit Clarisse en riant, comme ce vieux M. de Livray, qui avait toujours trop chaud, et qui entrait en disant : « Vous permettez, madame ? » cela voulait dire qu’il n’ôterait point sa casquette.

— Enfant ! dit madame Blandais.

— Je t’assure, maman, que j’ai vu, chez madame de D***, un jeune homme qui avait son chapeau sur sa tête, que ce jeune homme m’a beaucoup regardée, et que jamais de ma vie je n’ai vu de si beaux yeux ; il avait un regard, un regard qu’on retient, qu’on emporte, jamais je n’oublierai ces yeux-là… je les vois toujours.

Tancrède ne put résister à une invincible tentation ; il était en face de Clarisse, derrière le fauteuil de madame Blandais, il prit rapidement sa canne dans sa main droite, il fut visible.