Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/229

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folles. Il est de mon devoir de t’éclairer ; je t’ai pardonné quand tu as refusé un homme plus âgé que toi ; mais cette fois je serai plus sévère.

— Ah ! c’est cela, pensa Tancrède ; pauvre petite ! on la tourmente, il faut lui donner raison.

Tancrède accompagna Clarisse jusqu’au Jardin-des-Plantes, puis, la livrant aux animaux féroces, il revint chez lui écrire à sa mère ses doux projets de mariage. Le soir, il retourna auprès de Clarisse ; elle s’était retirée de bonne heure ; fatiguée de sa longue promenade, elle dormait profondément. Tancrède pénétra dans sa chambre en ouvrant la porte le plus doucement possible.

Clarisse n’entendit rien : à cet âge, le sommeil est une léthargie.

Tancrède fut étonné de trouver Clarisse déjà couchée et endormie ; il s’approcha de son lit doucement, il entendit cette respiration égale, qui prouve un sommeil réel, si profond, qu’il ne permet pas à un rêve de voltiger, à un souvenir de survivre.

— Qu’elle dort bien ! pensa Tancrède.