Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/260

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propos, et ce jeune homme à qui elle voulait vous marier ?

— C’était vous ? s’écria Clarisse.

— Moi ? non. Vous ne le connaissez donc pas ?

— Je ne l’ai jamais vu, je n’ai pas voulu aller chez madame de D*** le jour où il y était.

— Fort bien, reprit Tancrède en riant, je dirai à votre mère que c’était moi.

— Mais, à moi, vous m’expliquerez la vérité ?

— Cela m’est impossible. Ne me demandez pas un secret qui n’est pas le mien, c’est celui d’un de mes amis ; je ne suis pas libre de le confier, même à vous ; je dois me taire.

— Je devine, s’écria Clarisse vivement ; cet ami est le propriétaire de notre maison. Je me rappelle l’avoir vu sourire l’autre jour, quand je l’ai rencontré dans le jardin ; c’est lui qui nous a trahies ; il vous a donné toutes les clefs de notre appartement pour pénétrer chez nous !

Tancrède se mit à rire de cette idée, et, comme Clarisse l’avait adoptée, il la lui laissa.