Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/262

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Et puis elle lui demanda naïvement :

— Est-ce la première fois que… ?

— Que je vous embrasse ! non ; mais ne m’interrogez pas. Bonsoir, reposez-vous… dormez bien, vous ne rêverez pas… dormez, à demain ! Adieu, Clarisse, adieu, ma femme.

Et il s’éloigna bien vite, car il avait peur de lui.

Clarisse vit sortir Tancrède par la porte comme un être réel, non plus comme un fantôme. Ses yeux le suivirent avec amour.

Dès qu’elle fut seule, elle se mit à sauter de joie comme un enfant.

— Tout cela est donc vrai ? s’écria-t-elle.

Et la joie enivrait son cœur.

Avant de se coucher, elle regarda encore autour d’elle, dans la chambre, pour voir s’il était tout à fait parti… mais réellement il n’était plus là.

Un mois après il y revint — non plus comme un être invisible, mais comme un mari adoré qu’elle devait voir auprès d’elle toujours.

Madame Blandais fut éblouie de ce brillant mariage, qu’elle attribua au talent de sa fille,