Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/37

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Plus loin, un groupe de vieilles femmes s’exprimaient ainsi :

— C’est un malheur d’être aussi beau que cela.

— Je le crois bête à manger du foin.

— Ah ! vous voilà bien avec vos préjugés, dit une élégante de l’Empire. De mon temps les hommes étaient fort beaux, et je vous assure qu’ils avaient de l’esprit.

— Vous voulez dire qu’on leur en trouvait.

— Voici madame Poirceau, demandez-lui vite le nom de notre Adonis.

Madame Poirceau ne savait pas de qui on voulait lui parler ; elle n’avait point regardé Tancrède, et n’avait pas écouté ce que son mari lui avait dit de lui.

— Comment ! vous ne savez pas que vous avez chez vous une merveille ? Voyez donc là-bas, le beau valseur de votre nièce ; on ne parle que de lui, il fait événement dans votre bal, qui du reste est charmant.

Madame Poirceau se repentit alors d’avoir fait si peu de cas d’un personnage qui donnait à sa soirée tant d’éclat. Elle se rapprocha de sa