Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/50

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— Vous ne danserez pas avec ce bellâtre, dit aussitôt M. Legrand tremblant de colère.

— Moi ! et pourquoi, monsieur ? reprit madame Poirceau avec dignité.

— Parce qu’il me déplaît.

— Il faudra pourtant vous accoutumer à son visage, puisque M. Poirceau le prend chez lui et qu’il vient ici à la place de M. Dupré.

— Cela ne sera pas, madame ; ce fat ne remplacera pas Dupré, je ne le souffrirai pas.

— Mais, monsieur…

— Prenez-y garde, madame : il faut choisir, madame, entre ce fat ou moi. Vous m’entendez ?

Il dit.

Et le lendemain — lorsque le pauvre Tancrède se présenta chez M. Poirceau pour s’emparer de son nouvel emploi, le respectable directeur de la compagnie d’assurances contre l’incendie le reçut avec mélancolie, et, l’ayant regardé tristement comme un ami qu’il faut quitter, lui tint à peu près ce langage :

— Mon cher monsieur Dorimont, vous voyez un homme désolé ; il m’est impossible, de