Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/53

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jour, qui vous a si bien recommandé à moi, a renoncé à l’idée de vous admettre chez lui pour le même motif.

— Comment ! il me trouvait… ?

— Trop beau, mon cher, trop beau ; il a eu peur pour sa fille.

— Mais c’est absurde, tout cela ! s’écria Tancrède hors de lui.

— Non pas, cela est fort prudent, et à sa place j’aurais fait comme lui. Mais écoutez, je m’intéresse à vous. Achille Lennoix, ce jeune ingénieur qui vient d’obtenir la concession d’un chemin de fer de Paris à Saint-Quentin, m’a demandé quelqu’un ; celui-là est jeune, il n’a point de femme, point de fille à marier, et je crois que vous ferez son affaire. Je lui ai écrit cette lettre pour vous, portez-la-lui de ma part, et vous serez bien reçu. Adieu, mon beau jeune homme, ne perdez point courage, et ne vous en prenez qu’à la nature des difficultés que vous rencontrez, elle a été trop prodigue envers vous ; tout se paie dans la vie. Au revoir, j’espère, et mille regrets.

Ce fut ainsi que Tancrède, refusé pour la