Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/61

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pourraient s’épargner ! comme ils resteraient dans leur ville natale ; qu’ils y seraient heureux ! Cela me rappelle ces deux charmants vers que M. de La Touche adresse à un de ses amis, en lui parlant des bords enchantés de la Creuse :


Le bonheur était là sur ce même rocher
D’où nous sommes tous deux partis — pour le chercher !


Ces vers devraient être gravés en lettres d’or à l’entrée de tous les villages. Quelle douce morale ils renferment ! quelle leçon !

Madame Lennoix était ainsi revenue, par les effets de l’âge, aux pures émotions du cœur. Elle ne put voir Tancrède sans un trouble plein de charmes, et sa douce image la poursuivait encore lorsqu’elle rentra dans son appartement. Désormais pour elle plus de repos. Les perfides traits de Cupidon l’ont blessée, car le dieu malin s’occupe encore des mères de famille à marier. Elle aussi elle sent qu’elle aime… qui ?… toute la question est là. — Les passions de madame Lennoix ressemblent aux résolutions de son fils : elles sont promp-