Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/92

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mais elles n’ont pas ce qu’il faut pour donner le génie de la surmonter.

Ce n’était donc pas à cause de madame Montbert que Tancrède était si affligé de la fatalité qui le poursuivait ; il ne l’aimait pas et ne pouvait la regretter ; mais une autre pensée, plus douce, plus profonde, plus chère, le préoccupait depuis quelque temps.

Cette charmante jeune femme qu’il avait retrouvée au bal chez madame Poirceau, cette séduisante Malvina, il l’avait revue souvent dans le monde ; il avait été reçu plus d’une fois chez elle, chez sa mère, et le souvenir de Malvina le charmait. Tancrède était en travail de lui plaire ; et, par une singulière coïncidence, son aventure avec madame Montbert le dérangeait dans ses projets de séduction auprès de madame Thélissier ; car enfin, s’il trouvait tant d’obstacles auprès de la première, qui paraissait avoir tant d’expérience pour les vaincre, combien n’en trouverait-il pas près de la seconde, jeune femme si candide, si bien élevée, si entourée, et qui devait avoir tant de ménagements à garder.