Page:Giraud - Héros et Pierrots, 1898.djvu/19

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Ils vont ainsi, petits abbés,
Petites reines, petits princes,
Et leurs têtes aux fronts bombés
Martyrisent leurs cols trop minces.

Leurs grands yeux, leurs yeux étrangers,
Où l’or du soir palpite et sombre,
Baignent de rayons mensongers
Leurs chairs de lys éclos dans l’ombre.

J’écoute, comme un vol d’oiseaux,
S’effarer leurs éclats de rire,
Et je crois voir au fond des eaux
Danser des figures de cire.

Projets de mon cerveau lassé,
Désirs aux bottes de sept lieues,
Caprices d’un soleil glacé,
Tulipes noires, roses bleues,

Ainsi vous naissez, trop petits,
Dans ce beau jardin de mensonges,
Enfants de mes fiers appétits,
Marionnettes de mes songes !