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Page:Giraud - Héros et Pierrots, 1898.djvu/205

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CASSANDRE

Eh quoi ? Vous n’avez pas de passe-temps plus doux ?

DEUXIÈME ABBÉ

Ils sont là tous les trois, mornes, défaits, lugubres, Comme de lourds pédants et des pions insalubres ! Pierrot, croque-mort blanc, essence de vieillard, On va te saluer ainsi qu’un corbillard !

TROISIÈME ABBÉ

Enterreur de la joie, échanson des ténèbres,
Tu feras ton chemin dans les pompes funèbres !

PREMIER ABBÉ

Tu ressembles autant à ton blanc devancier
Que le fils d’une reine au fils d’un épicier !

DEUXIÈME ABBÉ (à Arlequin)

Pareils à des serpents, souples et mirifiques,
Les premiers Arlequins étaient moins pacifiques.
Leur perfidie exquise ondulait et sifflait,
Et le spectre solaire en fleur les habillait.
Toi, tu n’es pas leur fils : regarde ton costume !
Car tu n’es même pas un Arlequin posthume !
Non, tu n’es pas le fils des fils de l’arc-en-ciel :
Ton habit noir et blanc a l’air officiel,