Page:Giraud - Héros et Pierrots, 1898.djvu/227

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ni par orgueil, ni par vanité, ni par feinte,
Non…

ELIANE

Mais alors, pourquoi ? Dis-moi pourquoi ?
PIERROT

Par crainte

ELIANE

Par crainte ?

PIERROT

Je me sens, moi le fou, le railleur, Lâche devant l’épreuve et devant la douleur. Tu connais peu la femme, ô femme trois fois femme ! Mais nous serions demain la fable de Bergame ! Crois-moi ! Ce bel amour vient d’une vanité De femme : je n’ai pas, comme d’autres, été, Lamentable et piteux, languir sous ta fenêtre. Eliane vaincue a rencontré son maître. Ton âme de coquette a bondi sous l’affront, Et c’est par vanité que tu courbes le front ! Vanité ! Vanité ! Voilà toute l’histoire. Tu me ferais payer bien cher cette victoire, Et tu te vengerais, chaque jour, en détail. J’ai peur du vent qui souffle à travers l’éventail,