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L’ÉTONNÉ

A Jules Destrée

Pâle et fier, dans la cour de marbre du château,
Sous un drapeau que gonfle une bouche invisible,
Mi-nu, les bras liés à l’infâme poteau,
Le bel adolescent reluit comme une cible.

Sa chair blonde et ses seins puérils et son col
Hâlé d’or qu’un sang vierge et magnifique arrose,
Jaillissent au soleil, fleurs divines, du sol
Où le rouge drapeau s’achève en ombre rose.