Page:Giraud - Pierrot Narcisse, 1887.djvu/18

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H MEZZETIN Qui sait ? G est un miasme, C’est une maladie inédite, un Jiouveau Trouble de Vestomac, du foie ou du cej’veau. Est-ce contagieux ? PIERROT Pas du tout : prends un siège. MEZZETIN (pensif) Si c était un remède ?... Oh ! garçon, de la neige ! PIERROT Ce nest pas un remède !... MEZZETIN -(se ravisant) Ah !... garçon, du Kumme Cest pour me réchauffer, car je souffre du gel. Comme remède, hélas ! ce Kummel est bien fade ! PIERROT Hélas ! non, Mezzetin -..je ne suis point malade. ARLEQUIN Ni malade, ni fou, mes amis ! — Amoureux ! Je m’y connais ; c’est comme moi : Je suis heureux. Je rougis. Je frémis, Je sens mon cœur éclot^e. L’amour se lève en moi rose comme une aurore. Et je suis fou des fleurs qui fleuriront demain. J’aime. Je vais aimer. On dirait qu’une main Mystérieuse et frêle et pleine de paresse S’alanguit sur mon front pensif, et le caresse. Et c’est une douceur dont fai peur de mourir. MEZZETIN (observant Arlequin) De quoi diable Arlequin peut-il bien se nourrir ? Ses yeux sont frétillants et ses oreilles roses.