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Page:Giraudoux - Électre.djvu/111

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LE MENDIANT. – Allez, circulez, les chouettes ! Vous les réveillez !

ÉLECTRE, endormie. – Oreste !



Scène XIII


Électre. Oreste. Le mendiant.


LE MENDIANT. – C’est l’histoire de ce poussé ou pas poussé que je voudrais bien tirer au clair. Car, selon que c’est l’un ou l’autre, c’est la vérité ou le mensonge qui habite Électre, soit qu’elle mente sciemment, soit que sa mémoire devienne mensongère. Moi je ne crois pas qu’elle ait poussé. Regardez-la : à deux pouces au-dessus du sol, elle tient son frère endormi aussi serré qu’au-dessus d’un abîme. Il va rêver qu’il tombe, évidemment, mais cela vient du cœur, elle n’y est pour rien. Tandis que la reine a une ressemblance : elle ressemble à ces boulangères qui ne se baissent même pas pour ramasser leur monnaie, et aussi à ces chiennes griffonnes