Page:Giraudoux - Adorable Clio.djvu/26

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tourner et, quel que fût le visiteur, parlait devant lui, dans la glace, et parfois rudement, à un brave reflet de Joffre, le général Anthoine tournait déjà à toute allure, comme une loterie, et celui de nous qui le gagnait n’était pas fier. Puis il sortit, pour faire museler les chiens civils, et je regagnai le coiffeur en m’abritant tous les quinze pas dans une porte, comme à Paris, les jours de raids.

Enfin le soir tomba, et nous nous retrouvions dans les tonnelles, au bord de la Fausse Voulzie. La journée de bureau close, tous les officiers venaient se mettre au frais dans les grands fossés de Provins, au frais et au repos, dans les plus larges tranchées de France, les plus tranquilles. La Fausse Voulzie dévalait et l’on entendait un murmure là où elle se heurtait à la vraie Voulzie. L’hôtelier plongeait dans la rivière les bouteilles de Graves gris. Pierrefeu, près de moi, rédigeait le communiqué, mais pour la première fois, depuis mars, tout sur le front