Page:Giraudoux - Adorable Clio.djvu/40

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et que nous allions déposer tout exprès, à la grande poste, pour l’expérience, dans la boîte de l’étranger. Elles nous revenaient toujours par la distribution du soir, glissées sous notre porte, à nos pieds, plus infaillibles qu’un boomerang, et sans que jamais le postier munichois ait eu soudain cet éclair qui rend exotique une ville à son habitant même ; avec je ne sais quoi pourtant de leur séjour de quelques heures parmi ces lettres en route pour Melbourne, pour l’Ouganda surtout et les colonies allemandes, pour Samoa. Tu as presque la même écriture, un peu plus grosse cependant, et tu mets des ~ sur ton double n comme si tu revenais d’Espagne ou du moyen âge.

Mon infirmière va dans ce que tu appelais tes parages. Je lui donne ce mot. Comment es-tu ? As-tu changé ? Pourquoi m’as-tu laissé partir sans me dire adieu ?


Mon cher Jean,

Toi, tu n’as pas changé. Toujours tu me fais des reproches. Tu oublies que tu t’amu-