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Page:Giraudoux - Amica America, 1918.djvu/59

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en criant dans les foires à nos oreilles : Polyclète ! Phébus ! Phidias ! — il suffirait de son nom peut-être. Déjà ses cils s’agitent, ses deux myriades de cils, qui ont là-bas pour les brunes et les blondes…

Mais des fanfares éclatent, nous nous précipitons au balcon.



C’était encore aux premières semaines de la guerre, où l’Amérique ignorante du combat, comme Hercule au Stade faisant du Sandow, chaque jour exécutait dans la rue de grands gestes précis, déroulant des parades où l’on portait un immense drapeau tendu sur des têtes (quelques-unes, les asthmatiques, émergeaient par des trous), où les figurants formaient de gigantesques lettres, comme si la guerre était déclarée aussi à un astre, qu’il devenait loyal d’avertir par des signaux. Aujourd’hui, réclame pour le premier emprunt, voilà justement le cortège des femmes qui voudraient être des hommes. Elles sont divisées en compagnies, chacune sous un étendard que je ne peux lire de si loin, Muriel me l’explique :