Page:Giraudoux - Amphitryon 38, 33e édition.djvu/155

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ALCMÈNE. — Ah ! cela je l’ignore.

LÉDA. — Vous pouvez le savoir. Il revêtira la forme qui hante vos désirs et vos rêves.

ALCMÈNE. — Je n’en vois pas.

LÉDA. — J’espère que vous n’aimez point les serpents. J’en ai horreur. Il n’y aurait pas alors à compter sur moi… Ou alors un beau serpent, couvert de bagues.

ALCMÈNE. — Aucun animal, aucun végétal ne me hante…

LÉDA. — Je décline aussi les minéraux. Enfin, Alcmène, vous avez bien un point sensible ?

ALCMÈNE. — Je n’ai pas de point sensible. J’aime mon mari.

LÉDA. — Mais le voilà le point sensible ! Il n’y a pas à en douter ! C’est par là que vous serez vaincue. Vous n’avez jamais aimé que votre mari ?