Page:Giraudoux - Amphitryon 38, 33e édition.djvu/159

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Voilà Jupiter ! Voilà le faux Amphitryon !

ALCMÈNE. — Eh bien ! il trouvera ici la fausse Alcmène. De toute cette future tragédie de dieux, ô chère Léda, grâce à vous, je vous en supplie, faisons un petit divertissement pour femmes ! Vengeons-nous !

LÉDA. — Comment est-il votre mari ? Vous avez son portrait ?

ALCMÈNE. — Le voilà.

LÉDA. — C’est qu’il n’est pas mal… Il a ces beaux yeux que j’aime, où la prunelle est à peine indiquée, comme dans les statues. J’aurais adoré les statues, si elles savaient parler et être sensibles. Il est brun ? Il ne frise pas, j’espère ?

ALCMÈNE. — Des cheveux mats, Léda, des ailes de corbeau.

LÉDA. — Stature militaire ? Peau rugueuse ?