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peu de haine l’un pour l’autre, cette heure en serait moins triste.
AMPHITRYON. — Il n’y a plus à nous le dissimuler, femme adorée, nous ne nous haïssons point.
ALCMÈNE. — Toi, qui vis près de moi toujours distrait, sans te douter que tu as une femme parfaite, tu vas enfin penser à moi dès que tu seras loin, tu le promets ?
AMPHITRYON. — J’y pense déjà, chérie.
ALCMÈNE. — Ne te tourne pas ainsi vers la lune. Je suis jalouse d’elle. Quelles pensées prendrais-tu d’ailleurs de cette boule vide ?
AMPHITRYON. — De cette tête blonde, que vais-je prendre ?
ALCMÈNE. — Deux frères : le parfum et le souvenir… Comment ! tu t’es rasé ? On se rase maintenant pour aller à la guerre ? Tu comptes paraître plus redoutable, avec la peau poncée ?