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Page:Giraudoux - Amphitryon 38, 33e édition.djvu/49

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AMPHITRYON. — Je sens ta vie et ta chaleur. Par tous les joints où peuvent m’atteindre les flèches, tu m’atteins. Et toi ?

ALCMÈNE. — Un corps aussi est une cuirasse. Souvent, étendue dans tes bras mêmes, je t’ai senti plus lointain et plus froid qu’aujourd’hui.

AMPHITRYON. — Souvent aussi, Alcmène, je t’ai pressée plus triste et plus désolée contre moi. Et cependant je partais pour la chasse, et non pour la guerre… Voilà que tu souris !… On dirait que cette annonce subite de la guerre t’a soulagée de quelque angoisse.

ALCMÈNE. — Tu n’as pas entendu, l’autre matin, sous notre fenêtre, cet enfant pleurer ? Tu n’as pas vu là un sinistre présage ?

AMPHITRYON. — Le présage commence au coup de tonnerre dans le ciel serein, et encore avec l’éclair triple.