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Page:Giraudoux - Amphitryon 38, 33e édition.djvu/61

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JUPITER. — Les dieux ne se tournent jamais. D’ailleurs, il fera nuit, Mercure.

MERCURE. — C’est à savoir. Il ne fera pas nuit si vous gardez ainsi sur vous-même le brillant de votre divinité. Jamais Alcmène ne reconnaîtrait son mari en ce ver luisant humain.

JUPITER. — Toutes mes autres maîtresses s’y sont trompées.

MERCURE. — Aucune, si vous voulez m’en croire. Avouez que vous-même n’étiez pas fâché de vous révéler à elles, par quelque exploit, ou par un de ces accès de lumière qui rendent votre corps translucide et épargnent les lampes à huile et leurs ennuis.

JUPITER. — Un dieu aussi peut se plaire à être aimé pour lui-même.

MERCURE. — Je crains qu’Alcmène ne vous refuse ce plaisir. Tenez-vous à la forme de son mari.

JUPITER. — Je m’y tiendrai d’abord,