Page:Giraudoux - Amphitryon 38, 33e édition.djvu/63

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MERCURE. — C’est votre corps entier qui doit être sans défaut… Venez là, à la lumière, que je vous ajuste votre uniforme d’homme… Plus près, je vois mal.

JUPITER. — Mes yeux sont bien ?

MERCURE. — Voyons vos yeux… Trop brillants… Ils ne sont qu’un iris, sans cornée, pas de soupçon de glande lacrymale ; – peut-être allez-vous avoir à pleurer ; – et les regards au lieu d’irradier des nerfs optiques, vous arrivent d’un foyer extérieur à vous à travers votre crâne… Ne commandez pas au soleil vos regards humains. La lumière des yeux terrestres correspond exactement à l’obscurité complète dans notre ciel… Même les assassins n’ont là que deux veilleuses… Vous ne preniez pas de prunelles, dans vos précédentes aventures ?

JUPITER. — Jamais, j’ai oublié… Comme ceci, les prunelles ?