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Page:Giraudoux - Amphitryon 38.djvu/169

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je la connais, c’est qu’elle est prête… Quelle délicatesse, c’est par son silence qu’elle me fait signe, et quel silence ! Comme il résonne ! Comme elle m’appelle ! Oui, oui, me voici, chérie…

Quand il est entré dans la chambre, Alcmène revient à la dérobée, le suit d’un sourire, écarte les tentures, revient au milieu de la scène.

Alcmène. — Et voilà, le tour est joué ! Il est entre ses bras. Qu’on ne me parle plus de la méchanceté du monde. Un simple jeu de petite fille la rend anodine. Qu’on ne me parle plus de la fatalité, elle n’existe que par la veulerie des êtres. Ruses des hommes, désirs des dieux, ne tiennent pas contre la volonté et l’amour d’une femme fidèle… N’est-ce pas ton avis, écho, toi qui m’as toujours donné les meilleurs conseils ?… Qu’ai-je à redouter des dieux et des hommes, moi