Page:Giraudoux - Amphitryon 38.djvu/43

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moi !… Je vais te mordre au bras, avant ton départ… Quelle tunique portes-tu, sous ta cuirasse ?

Amphitryon. — L’églantine, avec les galons noirs.

Alcmène. — Voilà donc ce que j’aperçois à travers les joints, quand tu respires et qu’ils s’ouvrent, et qui te fait cette chair d’aurore !… Respire, respire encore, et laisse-moi entrevoir ce corps rayonnant au fond de cette triste nuit… Tu restes encore un peu, tu m’aimes ?

Amphitryon. — Oui, j’attends mes chevaux.

Alcmène. — Relève un peu ta Méduse. Essaie-la sur les étoiles. Regarde, elles n’en scintillent que mieux. Elles ont de la chance. Elles s’apprêtent à te guider.

Amphitryon. — Les généraux ne lisent pas leur chemin dans les étoiles.