Page:Giraudoux - L’École des indifférents.djvu/138

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l3:'} ÉCOLE DES INDIFFERENTS

la t(Me en arrière, à mesure que je me hausse au-dessus d'elle, et que s'ouvrent ses yeux.

— Je ne veux plus rien vous cacher, cousin. Depuis le soir où, me croyant mourante, voub m'avez avoué votre amour, je ne pense qu'à vous, a mon réveil, le lendemain, mon cœur balLait. Ces yeux, que vous ne connaissiez pas, je les ouvrais autant qu'ils peuvent s'ou- vj'ir, je les tournais vers tout ce qui reflète, et j'en éprou\ais le même plaisir qu'à me répéter tout haut, dans la solitude, un gros secret. J'écrivis quinze pages à ma meilleure amie : je lui avais câblé la veille que je ne voyais rien à dire et je dois vous avouer qu'une larme tomba, non sur le papier à let- tres, par bonheur, mais sur le buvard. Don (Jonzalès, qui vous avait contredit, me sem- blait à la l'ois digne de méi)ris et de compas- sion. Sa barbe surtout n'est-ce pas? est ridi- cule... Si tout cela est de l'amour, ô mon cousin, je vous aime bien volontiers.

Un moineau anglais vient de s'apercevoir qu'il a perdu son nid, ses petits, son oiselle. 11 nous interroge en piaulant. Mais il remar- que tout à coup que les feuilles tombent.

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