l4o ÉCOLE DES INDIFFÉRENTS
tapote, pour faire croire qu'elle n'a point voulu l'abandonner. Elle se lève.
— Cher ami, soyez heureux.
.le le suis. Combien de temps l'est-on.»^ Et je suis aussi, amie, bien malheureux. Et je ne veux plus nie lever jamais. Et je ne veux plus déjeuner à midi, dîner le soir. Et mes habits, je les ai envoyés aux quatre coins de ma chambre, car je renonce désormais à m'habiller. Mrs. Callie montera de temps en temps me voir, puisqu'elle n'a plus rien à faire. En été, naturellement, on ouvrira les fenêtres. Et, dans bien des années, quand sera atténuée cette fatigue qui embaume à jamais mon corps, quand le soleil reparaîtra, quand je pourrai rouvrir mes yeux sans que l'Archi- tecte, d'une main gantée, les évente et les referme, un soir, un soir d'automne comme aujourd'hui, je m'essaierai de nouveau à penser, à pleurer, à rire. Et ce sera très diffi- cile. En deux heures j'ai oublié.
Les Délices ont posé le téléphone sur mon guéridon, demandé un numéro, et collé le second récepteur à mon oreille.
— Allô ! Allô I
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