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44 ÉCOLE DES INDIFFÉRENTS

ce qui appelle les réponses. Je n'étais pas plus triste, je n'étais pas plus joyeux. Restel con- sentit à me prêter pour l'après-midi une pho- tographie qu'il avait faite d'elle. Elle avait un beau visage ovale sur lequel les traits étaient accrochés posément comme des armes sur une panoplie. J'étais effrayé de cette sérénité. Sous nos fenêtres défila alors le régiment de cavalerie; les automobiles des fils de famille ronflèrent, partirent. Que j'étais peu de chose pour disputer une femme à un officier, à un milliardaire. Mon devoir de français, que l'on me rendait, avait mérité la note 3, malgré une prosopopée. Je fus découragé, et ce fut tout. A l'heure du déjeuner, le lendemain, je revins donc bredouille chez mon professeur.

— Eh bien? interiogea-t-il. La formule .^^ Je baissai la tête. Il ne cacha pas sa déso- lation.

— Alors ?

Il me servit cependant de riz, ou plutôt, comme il disait, de risottos. Depuis un voyage en Italie, il appelait aussi les purées : la polenta et le macaroni : les niocchi.

— Mon pauvre Jacques, qu'est-ce que

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