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Page:Giraudoux - La Première Disparition de Jérôme Bardini.djvu/38

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dini appuya son regard. Évidemment, une autre solution de la vie lui apparaissait, encore étendue sur cette mousse brune et verte des jeunes prunelles, comme un frai sur des algues. Pourquoi voulait-il faire de soi-même un fils, alors qu’il avait celui-là ? Pourquoi lancer contre le bonheur, sous un faux nom, de faux habits, contre toutes les règles de la chevalerie, dans une supercherie dont le sort d’ailleurs ne daignerait peut-être pas s’apercevoir, ce Bardini presque quadragénaire qui n’avait pas réussi dans son premier tournoi, alors qu’un autre était déjà là, tout prêt, de chair pure, et qu’il eût été passionnant de l’élever, de l’armer, de le sacrer. Peut-être, si son père ne s’était pas spécialisé dans les collections de tabatières et l’étude des molécules du fer, aurait-il tiré meilleur profit de l’existence. En se précipitant dans la vie du geste de Parsifal, mais sans