Page:Giraudoux - La Première Disparition de Jérôme Bardini.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dini plus habile eût esquivé de prendre congé, le dogue de Fontranges, qui ne le quitta plus, faisant aboyer en supplément tous les chiens ennemis non des hommes qui rôdent, mais des dogues, la chapelle de Silly où il s’était marié, la maison du chineur où Renée et lui allaient chercher des plats d’étain et des fixés. Les jours où le couple Bardini avait bonne santé, s’estimait, s’adorait, une nostalgie de plats d’étain doublée de passion pour les ecce homo peints sous verre le poussait vers ce vieux brocanteur, et tous deux revenaient heureux vers la maison, elle portant les étains, toute alourdie, lui, portant les fixés, tout léger, même différence de poids, même confiance que dans une grossesse de Renée. Le ruisseau franchi, il tomba même dans les souvenirs plus anciens, il venait là pêcher la truite. Un pigeon voyageur ne doit pas