chant. Je ne veux de mal à personne. Mais j’aime bien la guerre.
Chacun son goût, seigneur.
Moi, j’aime parler. Je suis bavard de nature. À la guerre vous avez toujours quelqu’un avec qui faire la conversation. Si les vôtres sont de mauvaise humeur, vous faites un prisonnier, un aumônier, ce sont les plus bavards. Vous racontez un ennemi blessé, ils vous racontent leurs histoires. Tandis que comme chevalier errant, si j’excepte l’écho, je ne vois pas bien avec qui j’ai pu échanger un mot depuis un mois que je m’acharne à traverser cette forêt… Pas une âme… Et Dieu sait ce que j’ai à dire…
On assure que le langage des animaux est perceptible au chevaliers errants, seigneur ?
Pas dans le sens où tu l’entends… Évidemment, ils nous parlent. Chaque animal sauvage étant pour le chevalier un symbole, son rugissement ou son appel devient une phrase symbolique qui s’inscrit en lettres de feu sur notre esprit. Ils écrivent, si tu veux, les animaux, plutôt qu’ils ne parlent. Mais ça n’est pas varié. Chaque espèce ne vous dit qu’une phrase, et de