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Page:Giraudoux - Ondine.djvu/59

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ONDINE

plus beau et ce qu’il a de plus humble. Je serai tes souliers, mon mari, je serai ton souffle. Je serai le pommeau de ta selle. Je serai ce que tu pleures, ce que tu rêves… Ce que tu manges là, c’est moi…

LE CHEVALIER

C’est salé à point. C’est excellent…

ONDINE

Mange-moi ! Achève-moi !

EUGÉNIE

Ton père parle, Ondine !

AUGUSTE, levant son verre.

Seigneur, puisque vous nous faites l’honneur de passer dans notre maison une nuit…

ONDINE

Dix mille nuits… Cent mille nuits…

AUGUSTE

Permettez-moi de vous souhaiter le plus grand triomphe qu’ait eu jamais chevalier, et de boire à celle que vous aimez…

ONDINE

Que tu es gentil, père !…

AUGUSTE

À celle qui vous attend dans les transes…