Tous étaient maintenant éveillés en France. Le soleil
rayonnait sut le pays à idées claires. Un chasseur
à cheval de l’armée sans poésie avait capturé un
renardeau et le montrait d’une barrière aux parents
voyageurs qui n’hésitaient plus, pour un si beau spectacle,
à réveiller leurs enfants dans les filets. Ces
side-cars roux hérités de l’armée américaine couraient
déjà les toutes comme des parasites. Tous étaient
éveillés, à Valençay, à Buzançais, et dans les pays
des fromages. Roquefort et Levroux, déjà on les
mangeait tout jeunes en buvant du vin blanc. Tous
ouvraient les yeux, y compris les six cent mille candidats
aux palmes académique, à la médaille des
Épidémies. Y compris les tireurs à l’arc de l’Oise,
devant l’épouse en papillotes et sans prétendant, qui
bandent l’arc d’acajou. Y compris les indifférents du
Pont-sur-Yonne, tous déjà penchés sur l’Yonne avec
leurs lignes et qui arrachent à l’eau dorée des gardons
comme des ganglions. Y compris Monet, Bergson,
Foch. C’est l’heure où les peintres et les chasseurs
de Crozant rentrent de conserve à l’auberge Lépinat,
dégouttants de sang et de couleur. On cire au vernicire
les sabots des chevaux de Robinson. À Louang-Prabang,
à Cayenne, à Brazzaville, les administrateurs
jeunes et vieux se disent qu’il doit faire rudement beau
aujourd’hui à Bayeux, à Périgueux, ou à Gap. Déjà,
ceux des Français qui croient le plus en Dieu sortent
des cathédrales après la seconde messe, tout heureux
de la fin du prêche, et les pies assaillent les chouettes