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vihxunm HISTOIRE D’HÉLÈNI 143

tapis un petit livre que· je ne connaissais pas. Je n’eus qu’à me pencher un peu pour l’atteindre. Z C’était un carnet tombé de la poche de Gon-5 tran. Je ne crus pas indiscret de le feuilleter, car, en tête des pages, je voyais des noms qui m’appartenaient au moins autant qu’à lui : Andromaque, Lucrèce, Lavallière. Il s’amusait à expliquer d’un mot chacune des femmes célèbres. C’était un jeu banal, et, —après avoir lu Andromaque, ou l’Amitié », « Lucrèce, ou la Distraction », j’allais ouvrir le journal, lire les V n faits divers du Matin, qui avaient à peu près les mêmes titrés, « Angèle, ou la Kleptomanie », Lucienne, ou la Coquetterie », quand le nom d’Hélène, suivi de sa formule, apparut•en haut d’un chapitre. Je lus, puis, efïaré, plein de je ne sais quel dégoût, de quelle honte, je lançai le carnet dans le feu, je me rejetai sur mon oreiller, j’y cachai mon visage.,

Ce n’était pas que Gontran eût écrit du mal de mon amie, qu’il en pensât. (Hélène, disait le rp titre, ou la Sensualité. » Étais-je assez déraisonnable Il eût ainsi expliqué la vie de Béatrice, la mission de Jeanne d’A1°c que je n’en eusse point été choqué. Je connaissais si bien ces joieslde L lettrés ou de philosophes qui ezçpliquent un mot