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78 SIMON LE PATHÉTIQUI r

Comme entraient chez moi les inspecteurs, les architectes et les délégués qui venaient discuter O les plans du palais de l’agriculture, le téléphone T m’appela. É

C’était Anne... J’ai oublié ce qu’elle dit ; je ne me J souviens que de mes réponses, carje les surveillai, ne voulant rien dire que ne pussent entendre les agriculteurs, et, essayant de leur cacher que pour la première fois je téléphonais à Anne. ’ — Oui, je devine. C’est vous. Je reconnais votre voix.

— Entendu, demain, à quatre heures... par l’Égypte, par les Indes, par la Perse ’ ?... I — Oh ! enchanté, ravi... Oh ! désolé... Cachant mon enchantement, mon ravissement, ma désolation sous un masque désabusé, je revins vers mes hôtes, entièrement courbés sur leurs devis. Ils avaient d’ailleurs tout entendu, et proposèrent de revenir le lendemain à deux heures, au lieu de quatre. J’aurais dû leur I demander pourquoi, et surtout j’aurais aimé un È architecte libéré de fausse discrétion, qui n’eût Q pas résisté au plaisir de me parler de cette i’ femme que j’allais perdre ou rejoindre par tant de pays d’architectes ! I

Le soir vint. Je m’endormis paisiblement. Mais, 1, W j