contre de famille, des fiancés, des cousins ; ou affreusement compliqué, un adultère, un inceste. À travers les grilles du jardin, je regardais ce monstre sans qu’aucun des sentiments préparés en moi pour le jour de ma rencontre avec lui pût me servir, comme d’ailleurs pour le premier lion que je vis. Je les regardais de biais, un peu honteuse malgré tout, comme ces provinciaux qui se confient à un banquier parisien, de placer soudain sur ce groupe inconnu tout le dévouement économisé sou à sou dans Bellac aux dépens de cœurs limousins ; et bientôt, comme s’il y avait par là un quatrième spectateur dont l’œil, plus puissant que le mien, devait donner au jeune homme deux doubles au lieu d’un, j’allai vers lui, et il me regarda venir en souriant, sans surprise, comme ceux auxquels l’univers a l’habitude de fournir des amies et des taxis. Satisfait de moi ou de lui, il m’accueillit dans ce jardin public comme un enfant qui vient vers un autre groupe jouer à la liberté, à l’hypocrisie, à la franchise. Moi, satisfaite à la fois et mécontente que mon joli profil fût du côté d’elle et non de lui, j’eus la stupidité de demander le boulevard Gambette.
— Comme cela tombe bien, — dit-il, — nous y allons. Vous tombez sur deux personnes qui