Page:Girault - Manuel de l'étranger à Dijon, 1824.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(192)

force de son tempérament et de son génie ; son caractère vif et même bouillant décéloit le feu de son imagination. Buffon avoit fait ses études au collège de Dijon ; dès ses plus jeunes années il se passionnoit pour la géométrie, et tandis que ses camarades prenoient leur récréation[1], il se retiroit à l’écart pour lire et relire les élémens d’Euclide qu’il portoit toujours avec lui ; aussi avoit-il conservé le goût du travail. Il s’y livroit constamment 12 et 14 heures par jour, dans ce pavillon des jardins de Montbard, que le prince Henri de Prusse avoit surnommé le berceau de l’histoire naturelle, et dont J. J. Rousseau baisa respectueusement le seuil avant d’oser le franchir. Là Buffon se ren-

  1. Lorsque bien des gens s’étonnoient de ce que son père souffroit qu’à dix-sept ans Buffon s’amusât encore à faire des cercles, nom par lequel ils ridiculisoient ses études mathématiques, le président Bouhier, au contraire, jugea des-lors quelle seroit la supériorité de ce jeune homme laborieux.