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d’œuvres de style ; ses discours sont le charme de l’imagination, ses réflexions sont l’éclair du génie ; correction, pureté, élégance, harmonie, images, clarté, enchaînement des idées, il n’est aucune des qualités d’un grand écrivain dont ses ouvrages n’offrent le modèle.

À table, où Buffon aimoit à rester long-temps, sa conversation étoit simple mais noble, et celle d’un homme qui sait élever ou abaisser son génie au niveau des circonstances ; c’est là où l’on pouvoit goûter le plaisir de l’entendre à son aise ; là, il s’abandonnoit par fois à toutes les gaîtés qui lui passoient par la tête ; il alloit même jusqu’à des propos un peu libres, dont il rioit beaucoup tout le premier. Il aimoit à gloser sur la chronique scandaleuse du pays, et c’étoit un divertissement pour lui de s’en faire instruire par le perruquier son voisin.

Buffon aimoit la société des femmes, et ne se montroit jamais en public sous des dehors négligés ; il tenoit sur-tout