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claré, le chancelier Poyet, fut chargé de chercher des commissaires dans divers parlemens pour lui faire son procès. On parvint à créer à l’amiral Chabot des crimes imaginaires ; il fut condamné à perdre sa charge et à une amende de 70,000 écus, mais cependant déclaré exempt du crime de lèze-majesté et d’infidélité au premier chef. Le chancelier revint triomphant apporter au roi la procédure et l’arrêt. Un prince tel que François I.er avoit pu agir par humeur, mais étoit incapable d’une injustice marquée ; il fut indigné à la vue de cette infâme procédure et dit au chancelier pour toute réponse, je n’aurois jamais cru avoir dans mon royaume tant de juges iniques. Il ordonna que Chabot fût mis en liberté, et, à la sollicitation de la duchesse d’Estampes, il lui permit de reparoître à la Cour. La première fois qu’il s’y présenta, François I.er l’abordant, lui dit : eh bien ! homme irréprochable, vanterez-vous encore votre innocence ? — Sire, répondit Chabot,