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sade, et malgré l’opposition de l’abbé Suger, il y entraîna la France et l’Allemagne ; l’enthousiasme fut tel à Vezelai en Bourgogne, où l’on dressa une estrade, sur laquelle cet éloquent Cénobite parut avec Louis le jeune, qu’il fut obligé de mettre sa robe en pièces pour suppléer aux croix qu’il distribuoit à tous ceux qui s’enrôloient pour cette expédition. On vouloit l’en déclarer le chef, mais il refusa cet honneur pour retourner dans sa solitude.

Ce grand homme est placé au rang des pères de l’église. Plein des maximes de l’écriture sainte, Saint Ambroise et Saint Augustin étoient les auteurs auxquels il s’étoit principalement attaché. Ses sermons respirent une éloquence douce et persuasive, ses sentences morales renferment un grand sens en peu de mots, son imagination féconde lui fournissoit, toujours à propos, les traits brillans dont ses discours sont parsemés ; il possédoit sur-tout l’art de donner des louan-