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CHAPITRE XXIII.

Ingratitude du chevalier Auguste de R…


Il est bon que vous sachiez, ma bonne amie, que mon mari ayant témoigné à une de ses amies quelques regrets d’être séparé à jamais de la mère de son enfant, cette dame vint me trouver dans le dessein de réchauffer mon cœur pour le premier qui l’avait possédé : elle me parla de ma fille dans les termes les plus expressifs. Bientôt je fus émue : mes larmes coulèrent ; je promis tout, et ma promesse était sincère ; car si j’ai des défauts, je ne suis pas non plus sans qualités : mon cœur est à l’abri de tout reproche et mon ame est intacte : ma tête seule peut être accusée ; mais quand le cœur est excellent, les ressources sont inépuisables.

J’écrivis à mon époux et lui donnai un rendez-vous ; ensuite, je m’occupai sérieusement de mon départ. La dame qui avait