Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/382

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j’apprends que M. Q…te ; mon premier amant, est de retour de l’Autriche ; qu’il est habitant de Paris. Mon premier mouvement fut d’aller le trouver. Je me dis : comment ! l’idole de mon cœur respire le même air que moi, pourait-il ne plus m’aimer, lui qui m’a tant adoré ? Les mouvemens que mon cœur éprouve ne me sont-ils pas les garans du sien ? D’après cette conjecture, j’oublies qu’il y avait à peu près trois ans qu’il ne m’avait vu ; que depuis ce tems, le burin du malheur avait gravé mes traits ; que j’étais à peine convalescente d’une longue maladie, et que ma mise ne me permettait pas de me présenter à lui, ni de l’engager à venir chez moi, puisque j’étais chez un Anglais ; que de considérations auraient dû m’arrêter ! mais mon cœur brûlant en a-t-il jamais pu connaître !… Non, non : je l’aimais encore ; et ne suivant que le premier élan de mon cœur, je gâtai tout.

J’écrivis à cet ingrat une lettre de feu : il me répondit par une de sentiment, et m’assigna un rendez-vous chez lui………