Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/41

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Sitôt mon ami parti, je saute à bas du lit ; je me fais donner un joli coup de peigne par Barthelemi, un petit chapeau de castor à la mode, une robe de linon sur un transparent bleu, je me présente à la porte du conseil ; on me refuse : — On n’entre pas, citoyenne : — C’est pour parler à un député. Un garde plus galant me dit ; — Je ne sais jamais refuser une jolie citoyenne. Je pénètre jusqu’à la porte du sanctuaire ; je dis à M. R…, huissier, que je voudrais bien parler à Hérault de Séchelles. — Je vais lui dire qu’une jolie femme le demande, et sûrement qu’il viendra tout de suite : donnez-vous la peine, madame, de vous asseoir. Deux minutes après, Séchelles paraît avec toutes ses grâces. — C’est vous, l’amour ? — Voulez-vous me faire placer ? — De grand cœur ! Nous entrons dans l’entre-deux des deux battans ; il le referme, et à l’instant nous ne voyons plus clair. Il me presse étroitement dans ses bras… — Ma chère Lili, j’ai un peintre qui aura arrangé votre portrait demain, et je vous le rendrai ; quand pourons-nous nous revoir ?… Demain, je