Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/69

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son bon ami, tout lui donne de l’humeur ; il n’était pas assez neuf dans le monde pour être la dupe, et Almaïde avait trop d’inexpérience pour dissimuler le sentiment tendre et funeste qui la dominait ; elle renvoyé brusquement le vieillard se coucher ; elle passa une nuit agitée, l’aimable souverain revenait sans cesse à sa pensée ; et lorsqu’elle se reportait sur le septuagénaire, ses bontés, sa générosité ne pouvaient effacer l’hideux que lui donnait la comparaison : il faut connaître le pouvoir indomptable de l’amour pour pouvoir se faire une idée de la position d’Almaïde. Toute la matinée, sa femme de chambre a ordre de ne laisser entrer que le représentant qui doit venir pour des affaires trop majeures pour que, quoique malade, la porte soit fermée pour lui.

Telles instances que fit le vieillard, elle n’était pas visible. Enfin, midi arrive, le domestique de l’être tant désiré est annoncé, il remet une lettre ; c’est là où brille l’aimable séducteur ! Il lui retrace, en style de feu, tous les plaisirs de la