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titre que le rein mobile si fréquemment rencontré, c’est parce que ces viscères étaient ptosés que les malades souffraient. Leur maladie c’est la maladie des ptoses.

Les mêmes souffrances se retrouvent encore plus accentuées chez les sujets dont le ventre est très maigre ; on observe, chez eux, le même soulagement par la même épreuve qui consiste à comprimer et relever le bas ventre.

De là, l’indication d’appliquer une ceinture aux ventres maigres, aux ventres les plus maigres, lorsque, chez un malade classé comme dyspeptique ou comme névropathe, on trouve des symptômes mésogastriques, et que ces symptômes sont atténués ou supprimés par l’épreuve de la sangle.

Et précisément, chez ces malades jusqu’ici incurables, en dépit du traitement le mieux approprié (laxatifs salins quotidiens régime carné, alcalins), ce même traitement devient efficace dès qu’on les munit d’une sangle.

Tel est le résultat empirique, telle est l’observation qui est le point de départ de la doctrine de l’Entéroptose.

Que le ventre soit trop gros, que le ventre soit trop maigre, c’est toujours une besace à soutenir, seulement, suivant la si juste et si jolie expression d’Ewald, le premier qui, en 1890, ait fait connaître en Allemagne la maladie des ptoses, dans le ventre maigre de l’Entéroptose, c’est une « besace en dedans »[1].

Ce n’est pas ici le lieu d’exposer la série des arguments qu’on peut invoquer en faveur, soit de la pathogénie intestinale de la maladie des ptoses, soit des relations de l’entéroptose avec l’hépatisme, c’est-à-dire avec les maladies dites de la nutrition. Je me bornerai à présenter, en un rapide résumé, l’explication qui, à mes yeux, est vraie et qui permet au médecin l’application rationnelle du traitement de l’entéroptose et en particulier de la ceinture abdominale qui lui convient.

L’Entéroptose est une maladie causée par l’abaissement ou ptose des organes de la cavité abdominale ; ces organes sont placés les uns au-dessus des autres et maintenus en situation, en dépit de la pesanteur : 1o par les ligaments, les gaînes vasculo-nerveuses qui les attachent à la paroi postérieure de l’abdomen ; 2o par les replis péritonéaux doublés, ou non (épiploons), de tissu fibreux qui jouent le rôle de liens suspendant les viscères l’un à l’autre ; 3o par les parois de le cavité qui les contient et les maintient sous une certaine pression, grâce à sa constitu-

  1. Ewald. Loc cit.