Page:Glénard - De la sangle pelvienne contre l’entéroptose.djvu/19

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« La sangle est indiquée à toutes les phases de la maladie ; c’est le premier élément thérapeutique à faire intervenir, le dernier à supprimer ; c’est lui qui combat la cause, sinon toutes ses conséquences. La sangle sera avantageusement appliquée, à titre prophylactique : 1o  dans la dyspepsie commune (atonie gastrique) à son premier degré (dyspepsie gastrique) surtout si, dans les anamnestiques, il y a, soit une constipation persistante, soit une dysenterie ou une fièvre typhoïde, soit de l’éthylisme, pour éviter l’entéroptose secondaire et concourir au même but que celui qu’on poursuit en conseillant le port des bretelles chez l’homme ou, chez la femme non munie d’une sangle, la suppression du corset ; 2o  dans les suites de couches, dès le lendemain, ou le jour même de l’accouchement (sangle puerpérale)[1] pour prévenir l’entéroptose primitive, bien mieux que ne le font le drap alsacien ou le bandage de corps conseillés en pareil cas ; 3o  quand un effort violent ou un traumatisme s’accompagnent de douleur aigüe et momentanée dans le flanc droit et la région lombaire, pour prévenir les conséquences de l’entéroptose qui vient peut-être de se réaliser. Dans ma conviction la sangle puerpérale, par exemple, doit prévenir les deux tiers des dyspepsies nerveuses des femmes »[2].

Voilà pour la prophylaxie de la maladie. Mais la prophylayie doit viser aussi les causes prédisposantes de la maladie. Or, il n’est pas douteux que le port du corset ne réalise une cause prédisposante. L’entéroptose est beaucoup plus fréquente chez la femme que chez l’homme. Le corset ne peut étrangler la taille qu’à la condition de refouler les viscères abdominaux dans le bas-ventre, il agit donc dans le même sens que la maladie. Et c’est ainsi que, poursuivant jusqu’au bout les conséquences de ses études sur l’Entéroptose, le médecin se heurte à la grosse question du corset chez la femme. Mais en même temps, et pour la première fois, grâce à la fécondité de la nouvelle doctrine, il trouvera le moyen de concilier l’hygiène avec l’esthétique ; il pourra désormais permettre le corset, car il a trouvé le moyen de l’empêcher d’être nuisible ; pour la première fois, la mode elle-même s’inclinera devant le médecin, car il a su se faire écouter. « Si le médecin veut être écouté, ce n’est pas la suppres-

  1. F. Glénard. Note sur la sangle puerpérale. Communic. Soc. méd. Lyon, Province méd. 19 fév. 1887.
  2. F. Glénard. Traitement de l’Entéroptose. Lyon méd. juin-juillet 1887.