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obscurité, déconcertaient la critique la plus consciencieuse. Or, ces premiers résultats prouvent que de nouveaux efforts et des recherches plus approfondies diminueront encore le nombre de ces prétendues difficultés, et que nous devrons attribuer uniquement à notre ignorance de ne pouvoir expliquer les autres.

Obj. 6o Tous les peuples ont des livres qu’ils regardent comme divins et sacrés : ainsi les Perses veulent trouver une révélation divine dans leur Zend-Avesta, les Indiens dans leur Véda et leur Ezour-Véda, les Chinois dans leurs cinq Kings, les Mahométans dans leur Coran, les Rabbanites dans le Talmud. Or, il est évident que ces livres n’ont rien de divin. Comment donc se persuader que les livres sacrés des chrétiens aient, sous ce rapport, le privilège exclusif qu’on prétend leur accorder ?

Rép. « La stupidité de ces peuples, dit J. H. Janssens[1], qui ont souffert que d’habiles charlatans répandissent parmi eux tous les livres dont nous venons de parler, est cause qu’ils passent dans leur esprit pour sacrés et pour divins. Rien ne prouve qu’ils aient été inspirés ; ensuite la doctrine qu’ils contiennent, tantôt ridicule, tantôt superstitieuse, tantôt évidemment erronée, puisqu’elle enseigne le polythéisme, démontre clairement que ces livres sont l’œuvre des imposteurs qui les ont répandus. Ce qui achève de les discréditer, c’est qu’aucun personnage célèbre par des miracles ou par des prophéties n’a regardé ces livres comme divins.

« Le débauché Mahomet avait coutume de répondre aux habitants de la Mecque, aux Juifs et à d’autres qui le pressaient de confirmer sa mission par des miracles, qu’on n’avait pas toujours cru aux miracles, ou qu’il n’était pas envoyé pour faire des prodiges, mais pour prêcher ; à moins toutefois qu’on ne veuille prendre pour des miracles, comme l’ont fait quelques auteurs, l’histoire de cette colombe qui s’approchait. de Mahomet et lui parlait à l’oreille, jonglerie qui ne demandait pas un grand art, ou celle du chameau qui s’entretenait avec lui pendant la nuit, et ne parlait qu’à lui seul, sans doute après qu’il avait pris la sage précaution d’écarter tout témoin ; à moins enfin qu’on ne vienne aussi nous opposer ce fameux tour de force, par lequel il cacha dans sa manche une portion considérable de la lune, qu’il voulut bien ensuite restituer à cette planète, pour réparer la brèche qu’il lui avait faite ; absurdités qui se réfutent d’elles-mêmes.

» Voyez maintenant dans quelles vues Mahomet compose le Coran ! « Pour plaire aux Juifs, dit Léonard Fræreisen[2], il rejette la Trinité

  1. Herméneutique sacrée, chII, § 11, tom. I, p 78-80. Nouv. édit. Paris, 1833.
  2. Brevis delineatio duorum impostorum magnorum, Muhammedis et Zinzerdorffi. Argentorati, sans date.