6 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE
GYP
La bonne fortune de Toto.
Le nom de Gyp, ce joli nom sonore et bref qui résonne comme un défi et comme un soufflet — oh ! un gentil soufflet, appliqué par une petite main finement gantée — et que de savoureux dialogues ont rendu fameux dans le monde, apparaît une fois de plus sur la couver- ture d'un livre : la Bonne fortune de Toto. Il est char- mant, ce roman dialogué, étincelant de cette verve si particulière, de cet esprit endiablé, de cette crânerîe qui sont la marque du talent de Gyp ; il est animé de la seule haine qui puisse trouver définitivement place dans le cœur de l'écrivain : celle du ridicule.
Contre ce ridicule, Gyp a conservé toute l'ardeur cavalière du temps où il tuait en France — ce temps est passé, hélas ! car nous connaissons tous, en notre beau pays, quelques personnes fort ridicules et qui se portent le mieux du monde. Du moins, elles n'échap- pent pas à la verve de Gyp, et c'est déjà quelque chose : cette fois, le spirituel écrivain a pris à partie les jeunes fêtards, épaves d'un inaccessible bachot, fort empê- chés de choisir une carrière et qui, entre deux bambo- cheSjS'occupent à sauver la France et à transformer la société; et c'est amusant, cruel et bon enfant.
LÉON THÉVENIN
Laurence Bontemps.
Animé d'un très pur idéalisme, le roman que M. Léon Thévenin a publié sous le titre : Laurence Bon-