208 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE
COMTE DE MUN
Pour la Patrie.
Il y a un an qu^une canonnière allemande vint jeter Tancre en face d'Agadir. Depuis cette date, depuis le « coup d'Agadir », pendant les longues et pénibles négo- ciations, après même la signature de ce traité si doulou- reux et qui ne conclut rien, que d'angoisses, que d'in- quiétudes, que d'émotions, mais aussi quel réconfor- tant spectacle d'union et de résolution ! Je ne sais pas très bien encore ce que leur geste a rapporté à nos voi- sins de l'Est, mais je suis assuré de ce qu'il nous a valu à nous : il a, ainsi que le dit le comte de Mun, réveillé la nation française.
Ce réveil, l'éloquent homme d'État en a suivi le§ phases, tandis que se déroulait en France et au dehors ce drame européen regardé et commenté. Et les nobles pages qu'il a écrites au cours des négociations, où il a salué le réveil du pays, noté les avertissements suprê- mes; ces discours véhéments, empreints d'un si ardent et si sage patriotisme, où il nous a conviés à la veillée des armes; — tout cela, nous l'avons retrouvé, avec émotion, dans un livre que le comte de Mun a très juste- ment intitulé Pour la Patrie. « En rassemblant dans ce volume les écrits que j'ai publiés, les paroles que j'ai prononcées, durant cette période, qui prépare peut- être de graves et décisifs événements, j'espère travail- ler utilement pour la patrie. »
ETIENNE REY
La Renaissance de l'Orgueil français.
Ce sont là des heures très émouvantes que nous avons vécues depuis un an, des heures dont il importe de gar-